16 juin 2009

No-G8 Campanie : Pour une mobilisation unitaire

Même si nous sommes à moins d'un mois de l'ouverture de la réunion du G8 en 2009, la voie qui mène à la lutte contre le sommet est pleine d'embûches et la réflexion collective à ce sujet est encore insuffisante. Aux tentatives du gouvernement italien de fragmenter les luttes, à travers la dispersion des sommets tout au long du territoire, s'est ajoutée la spéculation hypocrite sur la tragédie vécue par les habitants des Abruzzes, qui vise à alimenter les peurs les plus irrationnelles de la population en évoquant une "descente des barbares" qui ajouterait la destruction et le chaos à la déjà tragique situation des Abruzzes. De ce point de vue, l’idée de déplacer le sommet de l’ile La Maddalena à la ville de L'Aquila - dévastée par le tremblement de terre du 6 avril – a pour but de redorer l'image du gouvernement, de préparer d'énormes projets spéculatifs et de mettre en difficulté les mouvements qui depuis des années sont opposés aux sommets internationaux. L'Assemblée du premier juin à L'Aquila, appelée par l'espace de mouvement 3.32, a constitué un des rares moments de confrontation entre les militants de différentes régions italiennes. Malheureusement, de nombreuses structures géographiquement et politiquement représentatives de l’Italie etaient absentes: il manquait une grande partie du nord (par exemple, Gênes – où il a eu lieu le dernier G8 en Italie - et Turin - qui a accueilli les travaux du G8 University Summit); les camarades Sardes, qui travaillaient sur le G8 jusqu'à récemment ; les camarades Siciliens et de Lecce, qui ont organisé respectivement les mobilisations contre le G8 de l’environnement de Syracuse et le G8 de l'économie de Lecce. Etaient également absents des militants de Rome, de la Toscane et de l'Émilie. Les absences et les discussions ont donné un aperçu des difficultés que traverse le mouvement italien. L'assemblée, pendant laquelle a manqué un bilan sérieux des différents moments de la mobilisation anti-G8 au cours des derniers mois, était appelée à se prononcer sur la façon d'organiser la protestation contre le sommet international et sur la possibilité de tenir cette même mobilisation sur les Abruzzes. Malheureusement, la situation dramatique de ce territoire, soumis à une militarisation et à une répression préventive sans précédents, ainsi que les interventions des militants des Abruzzes sur la difficulté de mobiliser sur place, ont influencé l'ensemble du débat. La préoccupation légitime de prendre en compte les conditions matérielles dans lesquelles vit le peuple des Abruzzes, et la nécessité de parler avec les personnes qui vivent dans les camps de tentes, ont été utilisées pour justifier des positions se réclamant d'une «pensée raisonnable» puante d'opportunisme, formulée avec le ton de ceux qui croient évidemment être les seuls représentants de la lutte. Ils proposèrent exclusivement des mobilisations dispersées dans les territoires, niant et empêchant véritablement la possibilité d'un rendez-vous anticapitaliste unitaire et international pour mettre en évidence des petites batailles locales. Ils se plaçaient ainsi d'emblée en plein accord avec les secteurs les plus modérés et institutionnels du mouvement ; de sorte que, en justification de ces propositions, certains n'ont pas manqué d'évoquer des préoccupations que nous avons toujours considérées comme étrangères, comme l'arrivée en Italie d'acteurs internationaux que seul un ministre comme Maroni taxerait ordinairement d'"irresponsables"! D'autres participants ont exprimé la nécessité de ne pas céder au chantage du gouvernement et de ne pas renoncer à une initiative unitaire et massive. Enfin la décision finale sur les mesures à prendre a été reportée à la prochaine réunion nationale du 21 Juin. Nous, Réseau No G8 de la Campanie - En solidarité avec les peuples des Abruzzes, nous nous sommes exprimés clairement et en opposition à ce que nous appelons une véritable dérive. Nous réitérons une fois de plus que, malgré la possibilité d'organiser au niveau local des moments de préparation à la mobilisation contre le G8, nous sommes pour une manifestation nationale et internationale, qui soit à L'Aquila, à Rome ou dans tout autre lieu où il y aura les travaux du G8. Nous ne pouvons pas offrir une victoire aux gouvernements, céder au tentative de fragmenter la lutte et avoir un G8 sans protestations, de plus en temps de crise. Nous ne pouvons pas céder à l’opération de terreur psychologique qui a été construite en profitant de l'état d'esprit du peuple des Abruzzes. Nous avons au contraire le devoir d’amplifier la voix de la colère croissante de la population paysanne, qui souffre depuis un mois d'une militarisation étouffante, de l'utilisation de la protection civile comme force de police, de la non-diffusion de journaux et de l'information en général (imaginez-vous la contre-information !), de l'interdiction de rassemblement, et de la crainte bien-fondée d'une reconstruction inexistante liée à une spéculation immobilière qui peut dévaster une région déjà durement éprouvée par le tremblement de terre. Nous pensons en outre qu'un moment d’ampleur nationale et international est nécessaire pour récupérer le fil rouge de la protestation contre la politique belliciste, impérialiste et néolibérale qui essaie, jour après jour, de faire peser sur les épaules des catégories les plus vulnérables de la société les coûts de la crise.

Réseau No-G8 Campanie – en Solidarité avec les peuples des Abruzzes
Area Antagonista Campana, Collettivo Autorganizzato Universitario, Confederazione Cobas, Red Link, Rete Campana Salute Ambiente, Laboratorio Occupato SKA, csoa Officina 99, Ass. Marxista Unità Comunista, Movimento di Lotta per il Lavoro Banchi Nuovi, MDA (B. Buozzi), MDA (ex Macello), Zona Orientale, Idea Nord, Sedile di Porto, Studenti FedericoII