29 juin 2009

Naples: "NOUS SOMMES ÉTUDIANTS, NOUS VOULONS L’IMPOSSIBLE !"

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Huit ans sont passés depuis le G8 de Gênes. Certains d’entre nous y étaient, d’autres n’étaient que des enfants. Néanmoins, pas un n’a oublié les trois cents mille personnes du monde entier qui sont venues manifester pour un autre monde possible, pour la liberté et contre l’esclavage du profit, pour la justice et pour la paix. Personne n’a oublié le meurtre de Carlo, le massacre de centaines de manifestants, les tortures à Bolzaneto, la boucherie de l’école Diaz, ni le sadisme des agents, le pouvoir qui agit à son gré pour s’acquitter, les compagnons persécutés et condamnés injustement…

Huit ans sont longs, et beaucoup de choses ont changé. L’ordre du jour de la politique internationale, que nous étions en train de dérober aux secrétaires du Capital, a recommencé à prendre les mêmes rendez-vous : guerres, exploitations, famine, destruction de la planète, ‘lutte contre le terrorisme’. L’Afghanistan, l’Irak, la Palestine, les veines ouvertes de l’Amérique latine, de l’Asie, de l’Afrique, des banlieues étrangères et nationales, des nombreux Sud du monde qui nous assiègent : le sang de milliards de personnes qui goutte jours après jours, sans raison, pour enrichir toujours moins de gens, à cause de l’ignorance et de l’indifférence de la plupart des autres.


Nous aussi, nous avons changés : un peu plus faibles, un peu plus indécis, un peu plus effrayés peut-être ; mais aussi un peu plus mûrs, conscients que notre lutte nécessite beaucoup de temps, toujours plus convaincus que nous n’avons plus de choix qu’entre socialisme ou barbarie. Désormais adultes, nous ne renions pas notre enfance. Nous regardons le visage de nos ennemis et nous sommes conscients qu’ils sont les mêmes qu’à Gênes. Nous sommes aussi conscients qu’ils sont devenus plus violents, plus agressifs, qu’ils sont plus dangereux et qu’aujourd’hui plus qu’hier, ils agissent de façon insensée.

2009, le G8 se tient en Italie. Il revient dans une période de crise, quand les pays occidentaux entrent en récession, quand le chômage est en hausse, quand on ne voit plus d’issue. Il revient dans un pays dont la société et la culture ont été ravagées, un pays qui a les salaires les plus bas d’Europe, un système politique gelé, la presse sous contrôle. Un pays engagé dans une guerre déclenchée d’en haut, qui s’appelle guerre contre les pauvres, racisme, sexisme, homophobie, mépris pour les marginaux. Le G8 se tiendra dans les Abruzzes, un territoire qui a payé de beaucoup de sang les logiques du profit, de la spéculation, de la corruption qui règlent n’importe où le capitalisme ; un territoire qui depuis trois mois est en train d’expérimenter des formes inédites de controle et de militarisation.


Le Gouvernement a tout essayé pour nous empêcher d’y être. Il a partagé le sommet en plusieurs rencontres. Difficiles à suivre pour des gens qui doivent étudier, travailler, penser à leur propre survie quotidienne, impossibles à contester pour qui doit déjà descendre dans les rues pour défendre son propre travail. Cependant le mouvement a été vif et présent tous ces derniers temps : à Rome, contre le démantèlement du Welfare; à Syracuse, contre le ravage de l’environnement ; à Turin, contre l’intrusion des intérêts privés dans l’Université ; de nouveau à Rome, contre une ‘sécurité’ qui montre son vrai visage : expulsion des migrants, stratégie de la terreur et répression des luttes. Et enfin, à Lecce, quand les Ministres de l’Économie se sont rencontrés pour décider de subventionner à nouveau les banques, et faire passer leurs vieux échecs pour la nouvelle recette miracle. Maintenant l’heure est arrivée de rassembler de nouveau ce qui a été divisé. L’heure est arrivée de nous rencontrer, d’y être tous présents ! Nous ne devons pas laisser le dernier mot à ceux qui spéculent sur une tragédie telle que le séisme, en instrumentalisant les personnes à des fins électorales, en faisant de sales affaire au moment même où ils échelonnent la reconstruction jusqu’en 2033. Les ‘grands’ viendront défiler sur une population brisée et abandonnée. Devant les caméras ils nous diront qu’il n’y a rien à craindre. Mais nous savons très bien qu’il n’en est pas ainsi. Nous devons le crier à haute voix.


Ils ont dit que nous n’aurons pas le cœur d’y être. Mais nous avons toujours du cœur pour nous ranger du coté de ceux qui luttent et souffrent. Durant ces quelques journées nous chaufferons l’atmosphère et le 10 nous serons au cortège international pour y porter nos raisons, celles des oppressés et des populations en lutte. Pour démontrer qu’ils ne nous ont pas fait plier, pour leur gâcher les festivités!


Nous avons grandi mais le futur est encore et sera toujours à nous ! On se voit à L’Aquila.



27 juin 2009

Levée de l'accord de Schengen durant le G8

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Aujourd'hui, 28 juin 2009, afin de refouler les hordes anarcho-autonomes prêtes à s'abattre sur l'Italie, le gouvernement Berlusconi suspend l'accord de Schengen sur la libre circulation des personnes, et ce jusqu'au 15 juillet.
Quant à l'ennemi intérieur, le plus tenace, il sera tenu à bonne distance par pas moins de quinze mille agents des forces de l'ordre.

lien sur ANSA

25 juin 2009

NO G8: PROGRAMME du CONTRE-SOMMET

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PROGRAMME du CONTRE-SOMMET (du 4 au 10 juillet 2009 en Italie):

- 4 juillet. Manifestation contre la base militaire Dal Molin à Vicence (region Vénétie). Départ à 15h30 par rue Madre Teresa di Calcutta (à Rettorgole, à coté du sit-in permanent).
-La nuit, entre le 5 et 6 juillet, exactement à 3h et 32 minutes (l'heure à laquelle s'est produit le tremblement de terre dévastateur du 6 avril dernier), aura lieu à L'Aquila, la veillée « Mémoire, vérité et justice » pour se souvenir des victimes et des responsabilités.
- 7 juillet. Manifestation internationale à Rome pour l'accueil des Puissants de la Terre (RDV à 17h, place Barberini).
- 7 juillet. Forum des communautés locales rebelles dans le parc de l'UNICEF à L'Aquila, sur les modèles de développement, la démocratie et la participation.
- 8 et 9 juillet. Révolte générale, avec des manifestations sur l'ensemble du territoire et des actions surprises.
- 10 juillet. Manifestation internationale à L'Aquila. Départ de la gare Paganica. Passage par les lieux symboliques du tremblement de terre. Fin à l'entrée du centre-ville.

Information pratique : la ville de L'Aquila est géographiquement à côté de Rome.

G8 : Quelques conseils pour l'usage

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La réunion est annulée

Les réunions auront lieu : trouvez vos amis ; organisez-vous. Quelqu'un que ne vous connaissez pas bien, faites-lui confiance ; en toute prudence n'avancez pas n'importe quelle idée, n'importe quel projet. Soyez réalistes et non paranoïaques.
Nous nous reconnaîtrons.


Organisation sur place

Cet événement sera l'occasion d'un type de socialisation extrêmement vivant et chaleureux. Inutile d'avoir des appréhensions fondées sur la peur de l'inconnu. Au moins des dizaines de milliers d'amis potentiels seront là, on aura facilement les moyens de se retrouver sur place. Pour deux raisons. Communiquer avec un camarade pour trouver des lieux de rencontre : il y aura des amis partout. Ensuite, il y aura des pôles de convergences et donc, une médiation totale entre tous, des possibilités inouïes. Les italiens feront tout pour nous acceuillir, soit dans un camp, soit chez des particuliers, et surtout dans des lieux occupés qui se préparent dès maintenant, légalement ou non.


Le déplacement

Le déplacement pose certains problèmes : les frontières sont plus rigides car la liberté de circulation est partiellement suspendue (la Convention de Schengen n'existera plus!) ; nous n'avons pas tous un Jet Privé aux frais du Grand Peuple.
Voilà quelques suggestions.
Éviter les transports "militants", type bus de gens se rendant au G8 de façon visible ou connue. Les polices ne se géneront pas pour vous immobiliser autant qu'elles le voudront. Ne rien emporter de suspect, quoique ce soit qui prêterait à croire que vous voulez faire du drame. Ou alors très bien le dissimuler. Tout dépend de votre capacité à vous faire passer pour un bon campeur, un touriste aliéné qui aime bien porter des vêtements colorés et qui s'en va par delà les Alpes se vautrer dans la quête acharnée de son propre vide. Cela va juste pour les points de passage difficile. Le matos se trouvera sur place. Si l'on progresse en terre inconnue il faut se fier à nos amis qui connaissent le terrain. Il est fort possible que les contrôles s'accentuent plus on se rapproche.
Préférer le déplacement par petits groupes ou en stop. Si vous n'avez jamais fait de stop, ça n'est pas trop compliqué, ni dangereux si on sait s'y prendre, voici quelques conseils : - voyage à deux maximum en voiture. Ou plus nombreux depuis des bases, c'est-à-dire depuis le départ - c'est le départ depuis la ville qui est compliqué. - en demandant dans une station service à des gens qui vous plaisent, vous évitez le mythe des rencontres inattendues du violeur barbu et sanguinaire. Les rapports sont plus directs et la personne n'est plus sollicitée, mais interpellée. Plus de chances donc.- l'essentiel c'est l'aventure et ce goût qui se répand. Attention : samedi 4 juillet : grand départ. Ca rend le voyage plus long si c'est encombré, MAIS il y a plus de monde pour le stop et, d'autre part, on se fond plus facilement dans la masse des vacanciers.

Pour les trucs pratiques :
http://infokiosques.net/ c'est là que sont les infos "groupe affinitaire", les règles pour ne pas se mettre dans des dangers inutiles.

24 juin 2009

Contre-sommet à deux vitesses.

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L'ensemble du programme d'actions contre le sommet de juillet.
Des actions décentralisées. Il n'y a pas d'accord sur le cortège à L'Aquila.

Si Berlusconi était convaincu de diviser le "mouvement" en déplaçant au dernier instant le sommet international de la Maddalena à L’Aquila, il restera déçu. Il suffit d'écouter l'assemblée du Réseau des comités No-g8 qui s’est réunie dimanche dernier pour organiser les protestations (qui vont durer toute la semaine) : «La population locale a d'abord accueilli avec satisfaction le déplacement- dit Renato De Nicola du forum social des Abruzzes - Mais aujourd'hui elle perçoit la faillite politique du gouvernement et voit ce rendez-vous comme une vitrine pour critiquer le décret pour la reconstruction». De plus , la militarisation du territoire, le contrôle social dans les camps de tentes, l'énorme spéculation en place et le manque de fonds pour la reconstruction font monter le mécontentement. Les premiers à se mobiliser contre le G8 seront les habitants de Vicenza (Vénétie) opposés à la DalMolin, qui prévoient pour le 4 Juillet une manifestation, ayant pour point de départ le rassemblement permanent et se terminant par l'occupation de la base militaire. Il est également à prévoir que des Abruzzeses et d'autres militants no-global viendront à Vicenza pour donner un coup de main à ce qui se présente comme le premier rendez-vous du contre-sommet. Au cours de la nuit, entre le 5 et 6 juillet, exactement à 3h et 32 minutes (l'horaire à lequelle s'est produit le tremblement de terre dévastateur du 6 avril dernier), aura lieu à L'Aquila, la veillée «Mémoire, vérité et justice» pour se souvenir des victimes et des responsabilités. Et notamment celles – dénoncent les comités - des constructeurs et de la protection civile, qui «savait et n'a rien fait». Le jour le plus "turbulent" sera celui du 7, où on prévoit l'accueil des puissants de la Terre. Les modalités n’ont pas été encore décidées. Le réseau romain, pour le moment, parle de « places thématiques » qui conflueront en une contestation unitaire. Pendant ce temps dans la capitale des Abruzzes aura lieu un «forum» dans le parc mis en place par l'UNICEF, dans lequel on débattra avec des communautés locales «rebelles» (comme cela de Chiaiano, la No-DalMolin et la no-Tav) sur les modèles de développement, la démocratie et la participation. Le 8 et le 9 juillet, la révolte deviendra générale, avec des manifestations sur l'ensemble du territoire et des actions surprises. Puis le 10, aura lieu à L'Aquila la manifestation organisée, entre autres, par le Patto di Base (avec les syndicats de base Cobas, Rdb et SDL), Socialismo Rivoluzionario et la Rete dei comunisti. La manifestation commencera à partir de la gare Paganica et atteindra les lieux symboliques du tremblement de terre : les camps de tentes de Onna, Tempera, San Gregorio et Sant’Elia, et terminera à l'entrée du centre-ville. Mais cette manifestation a conduit à des frictions dans l’assemblée des anti-G8, qui n'ont pas finalement trouvé d'accord. « c'est forcer les gens, les Aquilains ne comprendrons pas tous l'arrivée de l'extérieur de milliers de personnes, c’est mieux de respecter leur volonté », explique Sara Vegni du comité 3e32. Certains craignent que la manifestation soit interprétée comme un « appel lancé par le haut » et qu'elle détourne l'attention du problème de la « reconstruction » au profit d'éventuels affrontements. "Il s'agit de la dernière vitrine internationale pour exprimer la colère - continue Vegni – C’est mieux de laisser la contestation seulement aux Aquilains, qui sont de plus en plus enragés. On doit faire un anti-G8 créatif et intelligent et délocaliser la révolte dans tout le pays ». Parmi les partisans de la manifestation il y a par contre Epicentro Solidale, qui affirme qu'il n’existe pas de fossé entre les habitants Abruzzes et les autres. Piero Bernocchi de Cobas garde courage. « Il n’y a pas de divisions entre ceux qui veulent critiquer les dirigeants et ceux qui veulent s'opposer au décret sur les Abruzzes - soutient-il - ce sont les deux faces de la même médaille ». Toutefois, la plupart des comités locaux, tandis qu’ils ne soutiennent pas la manifestation, jetent de l'eau sur le feu: « Nous sommes pourtant tous d'accord pour nous opposer à ce sommet et au gouvernement Berlusconi, après chacun le fait à sa manière ».
Traduction d'un article d' "il manifesto".

18 juin 2009

No G8 France : Appel à un contre-sommet offensif

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Les puissants de ce monde se réuniront ostensiblement cette année à l'occasion du G8 de L'Aquila (Italie), ville sinistrée, du 8 au 10 juillet 2009. À cette occasion se rassembleront des milliers de militants de toute la planète. Le contre-sommet qui aura lieu est depuis le départ en butte aux manigances du pouvoir italien, qui s'est amusé à éparpiller le G8 en une série de sommets à travers toute l'Italie afin de diviser et de sectoriser à chaque fois les manifestations, et de les éloigner du lieu central du G8 à L'Aquila. D'autre part, le déplacement dans cette ville du G8, initialement prévu en Sardaigne, a occasionné des retards dans l'organisation des collectifs anti-G8, et risque de poser des problèmes sur le terrain, la population de L'Aquila étant soigneusement entretenue dans la terreur des hordes anarcho-autonomes internationales.

L'exceptionnalité d'un tel événement réside dans l'ampleur numérique des forces en présence plutôt que dans la nature de la réunion des chefs d'Etat. La réunion des chefs d'Etat lors d'un G8 attire sur elle tous les regards, et c'est d'ailleurs sa vocation, afficher spectaculairement l'image de la concorde et de l'harmonie qui règne au sein du pouvoir. Les G8 ne sont pas les clefs économiques de la domination, mais son expression spectaculaire. Ce sont de puissants artifices de propagande, affirmant le règne sans fin de la marchandise, ainsi que sa grande bienveillance. (Ainsi Berlusconi, en grand seigneur, a déplacé le G8 à l'Aquila pour affecter l'argent économisé par ce transfert à la réparation de la ville. Tout refleurit sur le chemin de ces êtres incomparables) Leur absence serait tout à fait tolérable pour le capitalisme, mais leur destruction par des foules en furie devient une cuisante défaite. Depuis que les G8 sont devenus des terrains d'affrontement social, leurs enjeux ont subi une mutation. Il ne s'agit plus de faire le plus beau spectacle mais de savoir s'il aura lieu. Les policier sont les acteurs de ce nouveau show : les puissants parviendront-ils à se réunir tranquillement ? Dès lors que la police rencontre une résistance, n'est plus en mesure de faire preuve de son infaillibilité, l'image de la puissance devient plus incertaine.

Ce genre d'événement n'appelle pas de revendications, car il serait absurde de réclamer au pouvoir son autodissolution. Nous devons nous placer dans une logique d'affrontement et gagner des positions par nous même. Si le pouvoir craint tant les mouvements sans revendications affichées, s'efforce tant de propulser à la tête des mouvements des négociateurs professionnels, c'est qu'il sait très bien que derrière ce genre de silence se cache sa liquidation définitive. Il n'est par contre pas inutile de rappeler que nous haïssons l'exploitation sous toutes ses formes, et les dispositifs qu'elle génère pour se maintenir, qui sont sa production essentielle. La dernière camelote en date que les Etats essaient de fourguer à leur électeurs, l'antiterrorisme, mérite d'être citée car elle occupera une place d'honneur au cours de ce G8, à la fois dans les tractations entre les chefs d'Etat et en tant qu'application pratique contre les manifestants anti-G8.

Les contre-sommets sont depuis environ une décennie le lieu d'une nouvelle pratique politique quasiment entièrement séparée des formes de contestation locales, les luttes se hissant à un niveau abstraitement international. Le mouvement altermondialiste dans ses variantes plus ou moins radicales a la fâcheuse tendance à limiter son action politique à des interventions spectaculaires à l'occasion des contre-sommets, faisant de ces manifestations des hauts lieux de la fausse conscience. Tant que les contre-sommets ne seront pas inscrits dans une trame révolutionnaire, comme une bataille parmi d'autres, la version médiatique, qui confond la destruction ponctuelle de l'image avec la destruction de la puissance, l'emportera sur la version révolutionnaire. Et l'on s'acheminera alors un peu plus vers des simulacres de contestation, dont les destructions prévues et tolérées par la police ne sont pas le moindre des aspects. (Ainsi, Berlusconi a expliqué goguenard que L'Aquila était le site parfait pour un G8, puisque les manifestants n'auraient rien à y détruire – on voit bien là la terreur que lui inspirent les manifestants) Nous ne nous battons pas contre la mondialisation néolibérale, l'affaiblissement du pouvoir des Etats nationaux face aux institutions supranationales et aux multinationales, ni contre l'hégémonie de quelques Etats sur tous les autres, mais contre le pouvoir lui-même, dont ces différents points contestés ne sont que ses mutations du moment. Nous ne voulons pas jouer le jeu du spectacle de la fausse contestation mais faire de ce contre-sommet un moment concret de l'offensive contre le pouvoir séparé. Nous ne voulons pas nous droguer d'un semblant de contestation radicale, d'un ersatz d'émeute dans un décor exotique, mais nous lancer à l'assaut du ciel capitaliste. BRISONS L'IMAGE DE LEUR PUISSANCE.

Leur puissance ne disparaîtra certainement pas suite à la profanation de son image, mais elle en ressortira érodée. C'est pourquoi nous ne devons pas nous contenter de pratiquer une iconoclastie virulente, mais également la destruction concrète du pouvoir là où il se trouve. S'il est parfaitement normal de vouloir saboter le G8, n'oublions pas que ce qui prime avant tout est la réunion massive de manifestants occasionnée par cet événement et la force qu'elle nous confère, ainsi que la quantité impressionnante de forces de police déployées à notre intention. Nos possibilités de lutte sont alors considérables, et ne se limitent ni au sabotage de la réunion des puissants, ni même à la résistance contre la police.

Mettre le pouvoir en difficulté sur des points localisés est un efficace moyen de propagande révolutionnaire. Le péril matériel à petite échelle (une grève, une émeute), devient un péril politique à grande échelle. Détruire une marchandise, un barrage policier, mettre en faillite une entreprise, ne perturbent certes que d'une manière minime le pouvoir économique, mais ils sont une grave atteinte à son image d'infaillibilité, car ils montrent le chemin à suivre pour le détruire totalement, et caractérisent explicitement l'ennemi à abattre dans ses différentes dimensions : l'oppression marchande, policière, etc. Le capital tirant sa force de notre exploitation, il faut bien montrer qu'il n'y a pas de séparation entre ce qui nous opprime et ce dont le capital tire sa force. Lorsque l'on se bat contre la police ou que l'on s'attaque aux marchandises et aux banques, ce n'est pas parce que l'on est des étudiants très en colère contre la LRU. Ce que l'on détruit se place au premier rang de ce que l'on déteste, et sert également de rempart aux autres réalités que nous souhaitons abattre. A l'occasion d'un événement tel que le G8, le coeur de l'oppression est tout autant dans les forces périphériques assurant la sécurité du coeur officiel que dans ce coeur lui même (le noyau de l'oppression restant évidemment la propriété privée ou étatique). Seuls les médiatiques et les médiatisés s'imaginent que le coeur du pouvoir est une image.

Dans chaque moment de révolte, à chaque fois que nous sommes en mesure de créer des zones d'autonomie temporaire, nous cherchons la conquête effective du pouvoir, c'est à dire sa liquidation en tant que pouvoir séparé, et la reprise en main collective de notre destin et de notre vie par l'instauration d'une démocratie directe dans tous les domaines de notre existence. En luttant ensemble, nous créons d'autres rapports sociaux, d'autres manières de se rencontrer. La destruction de l'ennemi nécessite déjà que nous édifiions à cette fin une autre économie, une autre organisation, que nous éprouvions notre puissance en vue de la recouvrer.

Pour qu'une telle expérience soit autre chose qu'un défouloir séparé des rythmes habituels de la contestation, il faut qu'elle ait des répercussions sur l'organisation des forces révolutionnaires dans les différents pays, et notamment qu'elle modifie les rythmes ordinaires. Ce doit être le lieu d'une mise en commun des idées et des expériences,la première forme d'une démocratie émeutière. Pour résumer, ce doit être la négation effective des frontières, la reconstitution physique du prolétariat international.


C'EST POURQUOI DES MAINTENANT NOUS APPELONS :
- A participer massivement à ce contre-sommet
- A ce que se développe, s'étende et se structure la pratique des précédents contre-sommets dans ce qu'elle a de plus dialectique
- A ce que s'organisent partout en Europe les différents groupes radicaux désirant en découdre avec le pouvoir, sur la base d'une confiance mutuelle
- Au développement matériel des stratégies de défense contre la police : plus nous lui résisteront, moins elle réfrénera sa violence, plus notre défense devra se renforcer. Les techniques de défense et celles plus dialectiques ne doivent plus être séparées mais combinées à des fins tactiques.
- A ce que chacun prenne la mesure des risques encourus et se prépare à les assumer.
- A la permanence de la lutte, à la généralisation de ce type de combat.

Mais au delà de ces nécessités évidentes, une motivation prime sur toutes les autres : le plaisir est révolutionnaire

16 juin 2009

No-G8 Campanie : Pour une mobilisation unitaire

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Même si nous sommes à moins d'un mois de l'ouverture de la réunion du G8 en 2009, la voie qui mène à la lutte contre le sommet est pleine d'embûches et la réflexion collective à ce sujet est encore insuffisante. Aux tentatives du gouvernement italien de fragmenter les luttes, à travers la dispersion des sommets tout au long du territoire, s'est ajoutée la spéculation hypocrite sur la tragédie vécue par les habitants des Abruzzes, qui vise à alimenter les peurs les plus irrationnelles de la population en évoquant une "descente des barbares" qui ajouterait la destruction et le chaos à la déjà tragique situation des Abruzzes. De ce point de vue, l’idée de déplacer le sommet de l’ile La Maddalena à la ville de L'Aquila - dévastée par le tremblement de terre du 6 avril – a pour but de redorer l'image du gouvernement, de préparer d'énormes projets spéculatifs et de mettre en difficulté les mouvements qui depuis des années sont opposés aux sommets internationaux. L'Assemblée du premier juin à L'Aquila, appelée par l'espace de mouvement 3.32, a constitué un des rares moments de confrontation entre les militants de différentes régions italiennes. Malheureusement, de nombreuses structures géographiquement et politiquement représentatives de l’Italie etaient absentes: il manquait une grande partie du nord (par exemple, Gênes – où il a eu lieu le dernier G8 en Italie - et Turin - qui a accueilli les travaux du G8 University Summit); les camarades Sardes, qui travaillaient sur le G8 jusqu'à récemment ; les camarades Siciliens et de Lecce, qui ont organisé respectivement les mobilisations contre le G8 de l’environnement de Syracuse et le G8 de l'économie de Lecce. Etaient également absents des militants de Rome, de la Toscane et de l'Émilie. Les absences et les discussions ont donné un aperçu des difficultés que traverse le mouvement italien. L'assemblée, pendant laquelle a manqué un bilan sérieux des différents moments de la mobilisation anti-G8 au cours des derniers mois, était appelée à se prononcer sur la façon d'organiser la protestation contre le sommet international et sur la possibilité de tenir cette même mobilisation sur les Abruzzes. Malheureusement, la situation dramatique de ce territoire, soumis à une militarisation et à une répression préventive sans précédents, ainsi que les interventions des militants des Abruzzes sur la difficulté de mobiliser sur place, ont influencé l'ensemble du débat. La préoccupation légitime de prendre en compte les conditions matérielles dans lesquelles vit le peuple des Abruzzes, et la nécessité de parler avec les personnes qui vivent dans les camps de tentes, ont été utilisées pour justifier des positions se réclamant d'une «pensée raisonnable» puante d'opportunisme, formulée avec le ton de ceux qui croient évidemment être les seuls représentants de la lutte. Ils proposèrent exclusivement des mobilisations dispersées dans les territoires, niant et empêchant véritablement la possibilité d'un rendez-vous anticapitaliste unitaire et international pour mettre en évidence des petites batailles locales. Ils se plaçaient ainsi d'emblée en plein accord avec les secteurs les plus modérés et institutionnels du mouvement ; de sorte que, en justification de ces propositions, certains n'ont pas manqué d'évoquer des préoccupations que nous avons toujours considérées comme étrangères, comme l'arrivée en Italie d'acteurs internationaux que seul un ministre comme Maroni taxerait ordinairement d'"irresponsables"! D'autres participants ont exprimé la nécessité de ne pas céder au chantage du gouvernement et de ne pas renoncer à une initiative unitaire et massive. Enfin la décision finale sur les mesures à prendre a été reportée à la prochaine réunion nationale du 21 Juin. Nous, Réseau No G8 de la Campanie - En solidarité avec les peuples des Abruzzes, nous nous sommes exprimés clairement et en opposition à ce que nous appelons une véritable dérive. Nous réitérons une fois de plus que, malgré la possibilité d'organiser au niveau local des moments de préparation à la mobilisation contre le G8, nous sommes pour une manifestation nationale et internationale, qui soit à L'Aquila, à Rome ou dans tout autre lieu où il y aura les travaux du G8. Nous ne pouvons pas offrir une victoire aux gouvernements, céder au tentative de fragmenter la lutte et avoir un G8 sans protestations, de plus en temps de crise. Nous ne pouvons pas céder à l’opération de terreur psychologique qui a été construite en profitant de l'état d'esprit du peuple des Abruzzes. Nous avons au contraire le devoir d’amplifier la voix de la colère croissante de la population paysanne, qui souffre depuis un mois d'une militarisation étouffante, de l'utilisation de la protection civile comme force de police, de la non-diffusion de journaux et de l'information en général (imaginez-vous la contre-information !), de l'interdiction de rassemblement, et de la crainte bien-fondée d'une reconstruction inexistante liée à une spéculation immobilière qui peut dévaster une région déjà durement éprouvée par le tremblement de terre. Nous pensons en outre qu'un moment d’ampleur nationale et international est nécessaire pour récupérer le fil rouge de la protestation contre la politique belliciste, impérialiste et néolibérale qui essaie, jour après jour, de faire peser sur les épaules des catégories les plus vulnérables de la société les coûts de la crise.

Réseau No-G8 Campanie – en Solidarité avec les peuples des Abruzzes
Area Antagonista Campana, Collettivo Autorganizzato Universitario, Confederazione Cobas, Red Link, Rete Campana Salute Ambiente, Laboratorio Occupato SKA, csoa Officina 99, Ass. Marxista Unità Comunista, Movimento di Lotta per il Lavoro Banchi Nuovi, MDA (B. Buozzi), MDA (ex Macello), Zona Orientale, Idea Nord, Sedile di Porto, Studenti FedericoII