21 nov. 2009

Pourquoi nous avons occupé l’Institut Culturel Italien de Paris.

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Aujourd’hui vendredi 20 novembre 2009, après un rassemblement place de la République à 17h30 où un dispositif policier à peine croyable était déployé pour une centaine de personnes (invasion de la place par les policiers, longues files de camionnettes postées au début de chaque artère…), nous avons occupé l’institut culturel italien. Nous sommes intervenus à l’issue de la projection d’un film de Pontecorvo (Ritorno ad Algeri) et avons investi pendant plusieurs heures la grande salle.

Sur cette base d’action collective de lutte, nous désirons lancer une campagne d’information contre la sentence prononcée le 9 octobre en appel contre dix inculpés du G8 de Gênes 2001, des peines exorbitantes qui dépassent toutes les limites en matière de répression de la contestation sociale. 8 à 15 ans de prison pour des faits de destruction et de violence de rue.

Nous voulons, contre ce jugement inique, envoyer un signal à nos camarades italiens par notre présence dans ce lieu symbolique, ambassade culturelle de l’Italie qui se trouve, de plus, être directement territoire italien. Nous voyons aussi que ce jugement, s’il se signale par son extravagance, prend place dans un cortège de décisions judiciaires et d’actions policières ultra-répressives et violentes dans toute l’Europe. Car si le programme de l’État libéral a longtemps été hypocritement « Tout ce qui n’est pas illégal est permis », aujourd’hui, il affirme franchement « Tout ce qui n’est pas expressément autorisé est illégal ». Les formes de conflit, de révolte variées, dont le contre-sommet de Gênes a été un moment important, doivent être étouffées.

RESISTONS A LA REPRESSION !

 

Assemblée générale dimanche 22 à 17 heures au CICP
21ter rue Voltaire, M° Rue des Boulets, Paris.

12 nov. 2009

Rassemblement

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Huit ans après le G8 de Gênes 2001, la justice condamne 10 inculpés italiens à de la prison ferme, entre 7 ans et 15 ans, pour « destruction et saccage » (en réalité, quelques vitrines brisées).

Au même moment, les flics et le préfet, responsables de la répression, des tortures de l’école Diaz et de la caserne du Bolzaneto, de l’assassinat de Carlo Giuliani, sont blanchis.

Rassemblement
Vendredi 20 novembre - 17h30
Place de la République
M° République

Réunion pour organiser la suite de la mobilisation
Dimanche 22 novembre - 17h
CICP, 21ter rue Voltaire
M° Rue des Boulets


 Pour diffusion, format PDF en A4 (2 flyers par page), 10mo : téléchargement


7 nov. 2009

S'organiser face à la répression

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LE 9 OCTOBRE 2009, LA JUSTICE ITALIENNE a condamné en appel 10 inculpés du contre-sommet du G8 de Gênes de 2001. Ils ont reçus, pour « destruction et saccage », des peines de prison hallucinantes.

CARLO A. : 8 ANS
CARLO C. : 8 ANS
MARINA C. : 12 ANS ET 3 MOIS
LUC F. : 10 ANS ET 3 MOIS
ALBERTO F. : 10 ANS
INES M. : 6 ANS ET 6 MOIS
FRANCESCO P. : 15 ANS
DARIO U. : 7 ANS
ANTONIO V. : 8 ANS
VICENZO V. : 13 ANS ET 3 MOIS

48 avant, 45 flics étaient blanchis ou presque. Un quelquonque préfet, alors chef de la police ainsi que d'autres membres de la hiérarchie qui ont dirigé la répression, ont été acquittés.

La répression a fait un mort, Carlo Giuliani, 23 ans, tué par balles. Plusieurs centaines de blessés. Des violences dont les exactions de l’école Diaz où était installé le centre de média indépendant et où dormaient des centaines manifestants arrêtés puis séquestrés pendant trois jours dans la caserne du Bolzaneto.

LES JOURNEES DE GENES ont vu la réunion pratique et puissante d’une opposition à la réunion des chefs d’Etat de la planète, et plus généralement à l’ordre économique mondial. Réunion internationale, forum social ; 300 000 personnes.

HUIT ANS APRES, CE 9 OCTOBRE, les peines prononcées sont très, très lourdes.

La disproportion est éclatante entre les chefs d'inculpation qui touchent des destructions de biens matériels et ces cent années de prison au total.

Ce n'est pas telle ou telle action individuelle, telle ou telle personne que la justice italienne punit. C'est l'ensemble des événements politiques du contre-sommet qui se trouvent sanctionnés. Ces 10-là paient pour toute l'action collective, pour tout le mouvement social et politique qui a eu lieu à Gênes. Cette décision de justice ressemble à un grand signal de terreur pour toutes celles et ceux qui contestent l'ordre social. Elle poursuit la répression sauvage du contre-sommet. Ces procès sont la deuxième vague de vengeance de l'Etat italien. Pour que la lutte contre l'injustice sociale et les rapports économiques sauvages, les conflits qu'ils génèrent soient cantonnés dans des formes invisibles, aseptisées qui ne gênent pas réellement l'ordre établi.

La tolérance du pouvoir envers les formes de révolte non autorisées n’a cessé de diminuer et, alors que la conflictualité sociale tend à s’aggraver,ces condamnations marquent un nouveau pas dans le délire répressif en cours en Italie comme ailleurs. Notre pays ne manque lui aussi pas d’exemples dans ce domaine, comme le montrent les récents évènements de Poitiers (une manifestation anticarcérale ayant débouché sur le bris de quelques vitrines) après lesquels un homme a été condamné à quatre mois de prison ferme « pour jet de pile » sur la police, puis un autre interpellé lors d’une manifestation de soutien consécutive pour avoir comparé publiquement l’officier de police à un collabo célèbre.

En dehors du fait que les condamnations de Gênes dépassent toutes les bornes de l’entendement, et demeurent même sans commune mesure avec les peines les plus dures infligées pour ce genre d’actes, elles sortent totalement des règles les plus ordinaires du droit pénal. Les personnes condamnées se voient infliger, pour quelques dégâts matériels (des bris de vitrine), des peines que nombre de meurtriers ne purgeraient pas.

Dans ce cas, comme dans ceux où il maquille des assassinats sous des accidents de la route, comme à Villiers-le-bel, ou à Fréjus récemment, l’Etat réprime en faisant fi des règles qu’il s’est lui même imposé.

Quand il protège les siens contre les poursuites judiciaires que des affaires de corruption ou de moeurs pourraient entraîner, il outrepasse également la légalité. C’est que le droit est traversé par les rapports de forces qui existent au sein de la société, et que parfois il n’a pas eu le temps de s’adapter aux nouvelles pratiques de la domination, alors sa sacro-sainte indépendance est violée, mais cela fait bien longtemps que ce n’est plus une sainte-nitouche…..

La plupart du temps, le droit s’adapte, et en nos temps de répression tous azimuts, cela donne les législations antiterroristes, qui permettent de torturer des Irakiens, ou d’enfermer des épiciers communistes. Si la justice a été un temps garante des libertés individuelles contre l’arbitraire de l’Etat, aujourd’hui elle n’est plus qu’un des accessoires entre les mains de l’arbitraire étatique, qu’il utilise selon ses humeurs. Ceux qui quémandent auprès de l’appareil judiciaire un peu de justice sociale, prennent cette bureaucratie de tribunaux et de prisons pour la garantie d’un monde d’amour et de paix, ceux qui préfèrent manifester entourés de « gardiens de la paix » plutôt qu’aux côtés de briseurs de vitrines ne font que retarder un peu l’émancipation des exploités par eux-même.

Nous appelons à ce qu’une solidarité en actes se manifeste un peu partout contre ces procès intolérables. Nous appelons à ne pas céder à l’intimidation et à ne pas oublier qu’ici comme ailleurs, le pouvoir à de bonnes raisons lui aussi de trembler. Nous appelons ainsi à participer à la
MANIFESTATION DU 8 NOVEMBRE CONTRE LES PRISONS.


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
POUR ORGANISER DES ACTIONS FACE À LA RÉPRESSION
MARDI 10 NOVEMBRE À 18HEURES AU CICP