24 juin 2009

Contre-sommet à deux vitesses.

L'ensemble du programme d'actions contre le sommet de juillet.
Des actions décentralisées. Il n'y a pas d'accord sur le cortège à L'Aquila.

Si Berlusconi était convaincu de diviser le "mouvement" en déplaçant au dernier instant le sommet international de la Maddalena à L’Aquila, il restera déçu. Il suffit d'écouter l'assemblée du Réseau des comités No-g8 qui s’est réunie dimanche dernier pour organiser les protestations (qui vont durer toute la semaine) : «La population locale a d'abord accueilli avec satisfaction le déplacement- dit Renato De Nicola du forum social des Abruzzes - Mais aujourd'hui elle perçoit la faillite politique du gouvernement et voit ce rendez-vous comme une vitrine pour critiquer le décret pour la reconstruction». De plus , la militarisation du territoire, le contrôle social dans les camps de tentes, l'énorme spéculation en place et le manque de fonds pour la reconstruction font monter le mécontentement. Les premiers à se mobiliser contre le G8 seront les habitants de Vicenza (Vénétie) opposés à la DalMolin, qui prévoient pour le 4 Juillet une manifestation, ayant pour point de départ le rassemblement permanent et se terminant par l'occupation de la base militaire. Il est également à prévoir que des Abruzzeses et d'autres militants no-global viendront à Vicenza pour donner un coup de main à ce qui se présente comme le premier rendez-vous du contre-sommet. Au cours de la nuit, entre le 5 et 6 juillet, exactement à 3h et 32 minutes (l'horaire à lequelle s'est produit le tremblement de terre dévastateur du 6 avril dernier), aura lieu à L'Aquila, la veillée «Mémoire, vérité et justice» pour se souvenir des victimes et des responsabilités. Et notamment celles – dénoncent les comités - des constructeurs et de la protection civile, qui «savait et n'a rien fait». Le jour le plus "turbulent" sera celui du 7, où on prévoit l'accueil des puissants de la Terre. Les modalités n’ont pas été encore décidées. Le réseau romain, pour le moment, parle de « places thématiques » qui conflueront en une contestation unitaire. Pendant ce temps dans la capitale des Abruzzes aura lieu un «forum» dans le parc mis en place par l'UNICEF, dans lequel on débattra avec des communautés locales «rebelles» (comme cela de Chiaiano, la No-DalMolin et la no-Tav) sur les modèles de développement, la démocratie et la participation. Le 8 et le 9 juillet, la révolte deviendra générale, avec des manifestations sur l'ensemble du territoire et des actions surprises. Puis le 10, aura lieu à L'Aquila la manifestation organisée, entre autres, par le Patto di Base (avec les syndicats de base Cobas, Rdb et SDL), Socialismo Rivoluzionario et la Rete dei comunisti. La manifestation commencera à partir de la gare Paganica et atteindra les lieux symboliques du tremblement de terre : les camps de tentes de Onna, Tempera, San Gregorio et Sant’Elia, et terminera à l'entrée du centre-ville. Mais cette manifestation a conduit à des frictions dans l’assemblée des anti-G8, qui n'ont pas finalement trouvé d'accord. « c'est forcer les gens, les Aquilains ne comprendrons pas tous l'arrivée de l'extérieur de milliers de personnes, c’est mieux de respecter leur volonté », explique Sara Vegni du comité 3e32. Certains craignent que la manifestation soit interprétée comme un « appel lancé par le haut » et qu'elle détourne l'attention du problème de la « reconstruction » au profit d'éventuels affrontements. "Il s'agit de la dernière vitrine internationale pour exprimer la colère - continue Vegni – C’est mieux de laisser la contestation seulement aux Aquilains, qui sont de plus en plus enragés. On doit faire un anti-G8 créatif et intelligent et délocaliser la révolte dans tout le pays ». Parmi les partisans de la manifestation il y a par contre Epicentro Solidale, qui affirme qu'il n’existe pas de fossé entre les habitants Abruzzes et les autres. Piero Bernocchi de Cobas garde courage. « Il n’y a pas de divisions entre ceux qui veulent critiquer les dirigeants et ceux qui veulent s'opposer au décret sur les Abruzzes - soutient-il - ce sont les deux faces de la même médaille ». Toutefois, la plupart des comités locaux, tandis qu’ils ne soutiennent pas la manifestation, jetent de l'eau sur le feu: « Nous sommes pourtant tous d'accord pour nous opposer à ce sommet et au gouvernement Berlusconi, après chacun le fait à sa manière ».
Traduction d'un article d' "il manifesto".